L’effet Schüfftan (comment faire un Fantôme ou allonger un décor ?)

Bonjour, on se retrouve pour un nouvel article très court sur un effet qui peut être intéressant.
Pour les jeunes réalisateurs qui veulent faire un court métrage sans trop de budget, ça peut vous être utile selon votre type de scénario.

Inventé par Eugen Schüfftan, cet effet permet, à l’aide de miroir semi-réfléchissant incliné, d’avoir dans une même prise de vue, des décors de taille réelle et des maquettes. Cela permet de donner l’illusion d’un décor continu (par perspective forcée) mais aussi de faire apparaitre dans l’image le reflet d’une personne par exemple, qu’un autre acteur pourra traverser pour faire croire que c’est un fantôme. En d’autres termes, cet effet n’est limité que par votre imagination et vous permet de duper le regard du spectateur en utilisant des principes de réflexion. 

Pour limiter les coûts de production, seule la partie inférieure des bâtiments était nécessaire à la construction, le reste était complété par ce trucage (par exemple).

Mais avant de parler plus en détail de l’effet Schüfftan, un peu d’histoire :

Le procédé Hall :

Au début, plutôt que de tout construire en studio, la partie supérieure était peinte sur une plaque de verre que l’on mettait devant l’objectif.
Seulement, cette technique avait deux inconvénients majeurs :  

– Premièrement le manque de perspective entre le haut du champs et le bas du plan.
– Deuxièmement, pour que les ombres peintes se raccordent exactement avec celles que le soleil projette sur le décor, les heures de tournage doivent être très précises et malheureusement très courtes.

C’est pourquoi le peintre allemand Schüfftan, aidé d’un ingénieur viennois M.Kottula, ont mis au point l’effet dont il est question aujourd’hui, pour ainsi filmer les décors sans problème d’ombre, de taille ou de lumière.

Mise en pratique de l’effet Schüfftan :

Voici un exercice fait dans une école qui met en scène l’effet en question :

Le fantôme est en fait un élève assis plus loin qui va se lever au moment où les autres activent la lumière et par un jeu de miroir on le verra dans le cadre.

Sur l’effet qu’on voit dans la vidéo, ils utilisent un fond noir dans le cadre pour une meilleure réflexion ainsi qu’une top light sur le fantôme pour lui donner cet aspect. 

Au début la caméra filme le décor réel. Puisque la maquette (ou le fantôme) n’est pas éclairée, le miroir semi-réfléchissant ne reflète rien.
À partir du moment où le fantôme est éclairé, le miroir capte sa lumière et reflète donc son image. Il apparait au sein du plan, superposé au décor déjà dans le cadre.

Au final, l’effet utilise des règles d’optiques bien précises et agit comme un trompe-l’œil, un peu comme la technique du matte painting, ou comme dans « les temps modernes » de Chaplin :

Le fantôme de Pepper :

Une autre variante de l’effet trouve son origine à la base des hologrammes. Une plaque de verre incliné sur la scène permettait de refléter quelqu’un situé en bas de l’estrade pour faire apparaitre quelqu’un ou quelque chose comme par magie. 
Cette vidéo prise dans un musée vous montre comment marche le processus du fantôme de Pepper. 

Lorsque la lumière est allumée sur le fantôme, ce dernier se reflète sur la vitre et se superpose à l’image réel :

Pour ceux qui veulent aller plus loin, je vous conseille la petite vidéo de Castello Lopez qui en parle : 

Sur ce, c’est tout pour cet article, n’hésitez pas à poser vos questions en commentaire et à la prochaine pour plus de contenu !

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