Les meilleurs conseils d’écritures tirés du court métrage !

affiche triplette de Belleville

Dans cet article, on va parler de plusieurs tips qui peuvent vous aider à construire vos scénarios ou à réaliser vos plans pour votre premier court métrage.
C’est un mélange de plusieurs conseils mais je pense qu’ils peuvent être utiles à plusieurs d’entre vous ! Donc c’est parti pour 3 conseils d’écriture ! 

Informations condensées

« Il semble que la perfection soit atteinte non quand il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à retrancher. » – Antoine de Saint-Exupéry.

Dans un court métrage l’information doit être condensée, surtout pour un 5 minutes ou pour les très courts métrages qui sont parfois de 1 à 2 minutes.

Si vous regardez des courts métrages comme « Bao », vous vous rendrez compte que tout va très vite et qu’en 5 minutes on assimile un maximum d’informations sans même avoir une seule ligne de dialogue.

En règle générale les courts métrages d’animations sont souvent bien fait à ce niveau-là.
Souvent l’image est utilisée à son plein potentiel et l’information est communiquée par les formes, les sons, les couleurs, la taille des espaces et avec un minimum ou sans dialogue.

Bien que le processus de création soit plus coûteux et plus long que pour un film en live action, les films d’animation ont cette formidable chance de pouvoir créer un univers de toutes pièces et donc de l’utiliser pour transmettre tous types d’informations. Ce qui est souvent plus compliqué pour un film avec de vrais acteurs.

affiche triplette de Belleville
ces deux là parlent d'eux-mêmes, sans dialogue !

Un autre court métrage que j’aime beaucoup est « La luna ».

On comprend très vite la problématique du héros, sans même qu’on nous le dise. Il est coincé entre deux manières de faire et il devra trouver sa propre technique, sa propre voie.
D’ailleurs en 5 secondes, ce plan nous explique directement ça :

affiche de court métrage luna

Tout est utilisé dans la scène ! La plongée pour donner un sentiment d’infériorité à l’enfant, la forme des balais qui se raccorde à  une manière de faire (forme de la barbe), le jeune garçon au milieu de tout ça qui doit trouver sa place, et pour couronner le tout la scène a presque un aspect comique avec ces deux vieux qui s’engueulent en grognant. Pas besoin d’en rajouter, on comprend.

On dit souvent qu’une page de scénario écrite fait environ une minute de film. Bien qu’approximatif, avoir ça en tête permet de suivre une structure et de savoir au bout de combien de pages on doit passer à l’acte deux, combien de pages il va durer, quand doit-on lancer l’acte III etc.

Donc si votre court métrage fait 10 minutes, ne perdez pas deux pages à mettre en scène votre héros qui se lève, qui prend son petit déjeuner, qui franchit la porte de son salon avant de monter dans le métro pour partir travailler. Si son premier conflit est au travail, montrez-le directement là-bas. 

Je l’ai déjà dit dans un précédent article mais si ce même film que vous écrivez faisait une heure, vous passeriez 15 minutes sur votre héros qui mange des céréales et prend le métro ? Je ne pense pas.

Donc apprenez à condenser et aller à l’essentiel avec subtilité.

Que vous accordiez de l’importance ou non à une scène, un cadre, un dialogue ou un plan, posez-vous les bonnes questions :
Est-ce que cet élément est nécessaire ou non pour mon récit ?
Est-ce qu’il a un potentiel Informatif ou Emotionnel.

Si vous n’êtes pas sûr à 100 pour cent de la raison de cet élément en question alors il est sans doute superflu.
Si ça ne sert ni à l’intrigue ni à informer sur les personnages (et par informer j’entends une information utile, ne racontez pas qu’il aime les pommes de terre parce qu’on s’en fout) donc si ça ne sert aucun de ces deux buts c’est sûrement que l’élément est en trop.
Peu importe l’intelligence, la profondeur, la drôlerie de certaines phrases ou actions, si ça ne sert ni l’intrigue ni les personnages, c’est généralement qu’ils doivent être écartés..
Donc n’hésitez pas à couper dans votre scénario.

(Bien sûr ce n’est pas à prendre au pied de la lettre à chaque fois, un film n’est pas non plus une notice, vous pouvez vous permettre des écarts bien évidemment ; au fond ce que veut le spectateur c’est de l’EMOTION)

L’importance de l’image :

Alors qu’un roman va décrire aux lecteurs les motivations et les émotions d’un personnage, dans un film tout passe le plus souvent par l’image, d’où l’importance de la mise en scène.

Le terme « mise en scène » est l’un des rares termes français qu’on utilise dans le cinéma international et désigne l’ensemble des éléments qui détermineront le style et le rendu visuel d’une prise.

Cela comprend l’interaction personnage-objet, les couleurs, la profondeur de champ, la gestion de l’ombre et de la lumière, la composition d’une prise de vue, le décor et même le choix du matériel caméra à savoir le numérique ou la pellicule.

Chacun de ces éléments racontent quelque chose, donc traitez votre décor comme un personnage qui parle à votre spectateur. Certains éléments placés de manière stratégique peuvent suggérer les sentiments de vos personnages ou vous permettre d’amplifier le thème de votre film.
Un élément peut même rythmer votre scénario.

Faites avancer l’intrigue :

Lorsque l’intrigue et la problématique de votre film sont claires pour le spectateur, lui et les personnages n’auront de résolution à leur problème que si de nouvelles informations sont données. Chaque scène doit donc faire avancer le tout (l’intrigue et l’évolution des personnages) en apportant son lot d’informations et sa pierre à l’édifice.

Si votre film est un temple, vous n’avez pas le temps de tailler les rosiers de l’arrière cour. A moins de faire un film de 4 heures qui ennuiera sûrement votre spectateur.
Ne donnez pas pour autant une information clé à chaque fois.
Certaines scènes peuvent sembler en apparence moins fondamentales que d’autres mais peuvent se révéler primordiales pour s’attacher au personnage, comprendre ses ressentis ou ses réactions.
Une scène peut servir votre thématique ou votre message si vous en avez un, mais essayez tant que faire se peut, de servir l’intrigue au passage.
Ne vous éparpillez pas.
Beaucoup de jeunes réalisateurs ont tellement à dire que leur œuvres sont remplies de choses diverses et variées qui ne servent pas l’histoire mais qui au contraire l’alourdissent.

Ne faites pas des monologues ou des scènes trop longues qui n’ont pour seul intérêt que de dévoiler votre point de vue sur le monde ou de dire que vous en savez beaucoup sur le sujet.

Neil Landau et Matthew Frederick, Dans leur livre « 101 petits secrets de cinéma » disent ceci :

«  Chaque scène doit se nouer autour d’un conflit. Un film n’existe qu’à travers l’existence d’un conflit, et son intrigue est faite de drames, de révélations, d’humour… qui nourrissent le conflit. Chaque scène, même anodine en apparence (un flirt voluptueux ou d’innocents jeux d’enfants), doit contribuer à la construction et au renforcement du conflit, lequel ne peut être que suggéré, rester léger ou amusant, ou bien encore prendre des proportions dramatiques. »

Mais ils écrivent également ceci :

« l’intrigue définit l’action, L’histoire définit les émotions.
L’intrigue d’un film n’est pas son histoire, car l’une et l’autre ont un rôle bien distinct : l’intrigue désigne généralement les évènements d’un film et son déroulé, tandis que l’histoire s’attache davantage aux personnages et à la façon dont ils ressentent ces mêmes évènements. Par exemple dans the Dark Knight, l’affrontement du bien contre le mal, c’est-à-dire de Batman tentant de protéger Gotham City contre le Joker, relève de l’intrigue du film. L’histoire du film, quant à elle, porte sur la crise morale vécue par Batman, partagé entre deux identités 
».

Je suis personnellement d’accord avec ces deux propos parce qu’ils collent avec mes inspirations et ma façon d’écrire les histoires.

Mais en CONCLUSION :

Retenez bien que tous ces conseils ne s’appliquent pas de manière aveugle sur toutes les histoires.
Vous pouvez vous permettre des écarts bien évidemment ! Les règles sont faites pour être transgressées !

Mais pour les débutants, les jeunes scénaristes à l’imagination foisonnante essayez d’appliquer ces conseils sur vos premiers écrits. Vous verrez, beaucoup de scènes qu’on juge utiles lors d’un premier jet se révèlent souvent inutiles à force de relecture.

Donc même si c’est dur, n’hésitez pas à couper !

Sur ce, à la prochaine pour un autre article !

logo tips et cinéma
Compte Insta cinéma
Logo Neel Naja
Compte Insta Photos

1 réflexion sur “Les meilleurs conseils d’écritures tirés du court métrage !”

  1. Ping : Ecrire des histoires à la chaine, le pouvoir du « Mais » et du « Donc » - Neel Naja Production

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *