Dans les deux précédents articles nous avons vu tous les outils de base pour l’étalonnage ! Il nous reste une chose à voir : les LUTs ! Donc sans plus attendre, entrons dans le vif du sujet !
Insérer un LUT :
Pour ceux qui ne le savent pas, un LUT est en quelques sortes un filtre Instagram très amélioré 😊
Il existe 2 types de LUTs pour modifier l’aspect de ses vidéos. Les LUTs 1D et les LUTs 3D.
Dans une LUT 1D, chaque valeur d’entrée de chaque couleur primaire (rouge, vert, bleu) est convertie sans tenir compte des deux autres couches de couleurs.
A savoir également que ce type de LUT ne peut modifier la saturation séparément du contraste, si vous touchez à l’un, l’autre sera forcément affecté.
Alors qu’avec une LUT 3D, pour chaque triplette de valeurs de couleur d’entrée elle définit une triplette de valeurs de sortie. C’est beaucoup plus précis.
De plus, ce type de LUT pourra indépendamment modifier la couleur, le contraste, la teinte, la saturation…
En d’autres termes,
le premier type de LUT (1D) nous permet de faire des modifications un peu comme une courbe de tonalité. Elle est très bien pour régler le contraste, le point blanc, le point noir et la luminosité… Mais elle a une capacité limitée à contrôler les couleurs.
Le deuxième type de LUT (3D) nous permet de modifier le contraste, la luminance et l’exposition ainsi que toute la chrominance de notre image de façon très précise. Ce type de LUT est parfait pour la calibration ou un étalonnage précis avec un résultat au plus proche des couleurs réelles.
Sachez aussi que dans la grande famille des Lut 3D il existe 4 sous-familles :
- Lut d’étalonnage ou de Calibration
- Lut Technique
- Lut Créative
- Lut d’Emulation de films
Les lut d’étalonnage corrigent les imprécisions d’affichage d’un écran, en fonction des performances de cet écran-là et de ses limites technologiques. Ces luts sont très importants mais surtout très utiles quand on travail en équipe et qu’il faut calibrer plusieurs écrans de la même façon
Les Lut techniques permettent de réaliser des conversions entre différentes normes, d’un espace colorimétrique à un autre.
On enregistre avec un profil Log le jour du tournage et on va par exemple convertir ce log en Rec 709 (Qui est un autre profil colorimétrique), on connait les valeurs en entrée du profil S-Log on veut convertir ça en Rec 709 (si on connait ses spécificité) – on établit un tableau de correspondance et on a une Lut S-Log vers Rec 709.
On appelle aussi ces Lut des Lut « Look » – elles donnent un look à notre image.
On peut s’en servir dès le tournage sur un écran externe sur lequel on peut mettre des Luts. Comme ça on peut voir le résultat sur notre fichier log pendant le tournage et modifier les paramètres de prises de vues si besoin.
Mais on peut évidemment appliquer cette Lut créative dans le logiciel de montage à l’étalonnage.
Les Lut d’émulation de films sont sensés nous permettre de nous rapprocher du Look d’un film donné. Ces luts sont souvent générés de façon un peu bâtarde en se servant d’une image fixe d’un film comme de référence. Le problème en faisant ça, c’est qu’on ne va pas avoir toutes les données spectrales de notre image et de l’étalonnage de base du film. On a finalement une approximation qui ne va pas contenir toutes les subtilités de l’étalonnage du film d’origine.
Comment les utiliser ?
Maintenant que les bases sont posées, voyons comment les utiliser :
Sur la droite, dans « correction de base » on va pouvoir mettre des Lut de types « technique », et dans « créatif » juste en-dessous on va pouvoir mettre des lut de types « créatif ».
Il y a deux endroits où vous pouvez insérer un fichier LUT dans le panneau Lumetri :
- Dans les corrections de bases – « LUT en entrée »
(Le problème c’est qu’en appliquant la LUT ici, on peut dégrader les informations dans l’image, mieux vaut l’insérer dans Créatif)
Le second se trouve dans l’onglet « créatif » dans « look » :
Dans l’onglet Créatif, vous pouvez gérer l’intensité de la LUT que vous voulez donner au plan. Mais vous pouvez également visualiser les différents Lut que vous avez en appuyant sur la flèche de droite et double-cliquez sur l’image pour l’activer.
Au final, souvenez-vous bien de la différence entre les LUT techniques et les LUT créatives :
Les LUT créatives sont celles qu’on crée dans notre coin pour donner un style à notre film
et les LUT techniques servent à s’adapter au format flat de certaines caméra puisque les LOG et les espaces de couleurs peuvent changer entre les boitiers.
Que ce soit pour passer du Sony S-log 2 au Panasonic V-log ou au canon C-log, les Lut techniques permettent d’adapter une colorimétrie en fonction du Log utilisé.
En ce qui concerne l’application d’une LUT ou d’un étalonnage je l’applique toujours sur un calque d’effet pour voir le « avant-après », pour faciliter l’exportation et la retouche et pour ne pas avoir à refaire le même étalonnage sur plusieurs plans.
Pour ça, cliquez ici :
Le rush se rajoutera dans votre bibliothèque et vous n’avez plus qu’à faire un cliquer-glisser sur votre time line :
Une fois que c’est fait, cliquez sur le calque d’effet dans la time line avant d’appliquer une correction colorimétrique. Maintenant, vous pouvez agrandir le calque d’effet pour appliquer la même correction colorimétrique sur plusieurs rushs.
Exporter un LUT :
Sachez aussi que vous pouvez sauvegarder vos étalonnages sur Premiere Pro comme un effet classique :
Faites clic droit sur l’onglet couleur Lumetrie dans les « options d’effet :
Un panneau va s’afficher, nommez votre effet comme vous le souhaitez puis vous pourrez le retrouver dans les onglets effets à droite et dans l’onglet « préconfiguration » :
Pour réutiliser cette config, faites un cliquer-glisser sur votre rush ou dans les options d’effets
Mais vous pouvez aussi sauvegarder vos étalonnages dans une LUT.
Dans le panneau « Lumetri », cliquez sur l’icône entourée en bleu :
Et à partir d’ici, vous pouvez exporter soit en «. Cube » soit en «. Look »
A savoir que le «. Look » est vraiment spécifique à Adobe Premiere et que vous ne pourrez pas l’utiliser de partout, tandis que le «. Cube » est universel.
Gardez en tête qu’il est de bon ton de faire des pauses avec son étalo parfois. On peut par moment travailler des plombes sur un étalo particulier, partir chercher un café, revenir et trouver ce qu’on n’a fait pas top. Donc faites des pauses pour prendre du recul parce qu’au bout d’un moment vous ne verrez plus la différence ou l’importance d’une modification.
