Les termes du cinéma – Partie 1 (A à C)

Dans cet article nous verrons par ordre alphabétique certains termes du cinéma de la lettre A à C. Sans plus tarder, entrons dans le vif du sujet !

Actors Studio :

Constantin Stanislavski

Ce terme fait référence à une école d’acteur fondée en 1947 par Elia Kazan, Cheryl Crawford et Robert Lewis. Inspirée par le dramaturge et metteur en scène russe Stanislavski, puis reprise par Lee Strasberg, la formation consiste à rechercher une vérité dans l’expression pure en faisant une certaine introspection psychologique. L’acteur doit chercher et trouver dans son vécu, ses souvenirs, des émotions ou des sentiments qui lui permettront d’interpréter au mieux son personnage et de lui donner vie. Des acteurs comme Marlon Brando, James Dean, De Niro, Paul Newman et bien d’autres …. Ont été formé par la « Méthode ».

Afilmique :

Etienne Souriau (philosophe spécialisé en esthétique) définit l’afilmique comme ce qui existe dans le monde, sans lien avec le cinéma. En d’autres termes, l’afilmique concerne et caractérise le documentaire en opposition au cinéma de fiction, marqué par le profilmique.

Amorce :

Ce terme peut définir deux choses :
– La bande-amorce concerne le bout de pellicule sans image au début ou à la fin de la bobine ;
– On dit également qu’un comédien ou un objet est en amorce quand il est situé au premier plan, en bord de champs.

Anamorphose :

L’anamorphose correspond à une image distordue par un système optique sans distance focale. Autrement dit, l’anamorphose est la déformation réversible d’une image à l’aide d’un miroir courbe par exemple ou tout autre système optique.
A la prise de vue l’image est comprimée sur la pellicule puis étirée lors de la projection.

Angle de champs :

Que ce soit en plongée ou contre plongée c’est en général le contexte qui nous permet d’analyser le sens de l’angle choisi. Ceci dit, quelques significations reviennent :

(La contre plongée permet de magnifier un sujet, le rendre plus imposant, souligner certains défauts etc.)
(La Plongée permet de déshumaniser un personnage, le rendre plus faible, avoir une vue d’ensemble etc.)

A savoir que l’angle choisi n’est parfois que le point de vue subjectif d’un autre personnage.

Antihéros :

L’antihéros ne possède pas les caractéristiques du héros traditionnel (bon, valeureux, courageux etc.), il pourrait même dans certains cas être l’antagoniste d’une autre histoire.
Il est en général mauvais et presque dénué d’empathie ; ou alors il est un héros « bon », mais éloigné du héros conventionnel par ses caractéristiques physiques (héros sans qualité plongé dans un monde extraordinaire).
Il peut cependant faire preuve d’héroïsme malgré lui durant sa quête, par égoïsme et intérêt, faire quelque chose de merveilleux.

Aplat ou A-Plat :

En peinture, aplat correspond à une couleur appliquée de manière uniforme. Le chef Opérateur peut décider de réduire certains effets de relief grâce à l’éclairage en couleur, là où les films d’après-guerre français utilisaient des gris en aplat.

Arc narratif :

Concerne l’évolution d’un personnage. Je vous conseille de lire à ce sujet cet article sur le voyage du héros et celui sur l’évolution vu par John Truby

Art et Essai :

Le CNC délivre depuis 1961 un label « art et essai » aux salles de cinéma qui programment certains films méconnus, en se basant plus sur l’esthétique que sur le commercial, afin de faire connaitre de nouveaux talents.

Auteur :

L’appellation d’auteur au cinéma a soulevé beaucoup de questions tant sur le point de vue Juridique, économique qu’esthétique.
A l’exception de certains rares films, l’œuvre cinématographique résulte en général du travail collectif de toute une équipe et non d’une seule personne. A ce titre, la définition d’auteur varie selon les pays et les époques (réf à la « politique des auteurs » lors de la nouvelle vague).
En France par exemple, la loi de 1957 sur la propriété littéraire et artistique considère le scénariste, l’adaptateur, le dialoguiste, le compositeur et le réalisateur comme co-auteurs.
A savoir que le réalisateur était autrefois considéré comme un simple technicien, aujourd’hui, il touche une part de rémunération comme technicien (en salaire) et une autre en droit d’auteur.
A contrario, aux E-U, c’est la société de production qui est juridiquement considérée comme l’auteur du film.

Bande International :

Appelée aussi Bander Inter est une bande son ne comportant aucune parole afin de faire les doublages de certains films. De même, la bande rythmographique, est une bande transparente avec le texte à lire par les comédiens.

Block Booking / Blind Booking :

Inventée par les studios américains dans les années 20, cette technique markéting obligeait les exploitants de salles de cinémas à réserver des films par lot. En 48, avec le décret Paramount, le block booking s’éteint.

Bonimenteur :

Ce terme est maintenant désuet mais c’est toujours bon d’apprendre des trucs 😊. Le bonimenteur commentait parfois les premiers films muets pendant la projection pour expliquer certaines choses et maintenir une certaine ambiance sonore.

Caméo :

Apparition très courte d’une personnalité dans un film ou une série (comme Hitchcock ou Tarantino dans la plupart de leurs movies ou Stan Lee dans les films de Marvel).

Cinecitta :

C’est un complexe cinématographique construit en 1936-1937 au sud-est de Rome sous Mussolini afin de relancer le cinéma italien de concurrencer Hollywood.

Cinéma Direct :

Michel Brault, Pierre Perrault … des documentaristes canadiens initient cette nouvelle tendance au début des années 60 juste avant les E-U et la France. L’apparition d’un nouveau matos plus léger et synchrone de prise de vue et de son transforme le métier d’opérateur qui peut donc assumer plusieurs rôles d’auteur à acteur. Le cinéma direct se veut révélateur d’une certaine vérité sur le monde et prend de la distance sur la fiction jugée mystificatrice. Dans cette logique, Pasolini tourne en 1964 « Enquête sur la sexualité ».
L’expression cinéma direct remplace celle de cinéma-vérité théorisée par Jean Rouche, Michel Brault et Edgar Morin en parlant de leur film « chronique d’un été » et rendant hommage au Kinopravda du cinéaste Dziga Vertov.

Cinéma guérilla :

L’arrivée de petites caméras digitales aux E-U réinvente la manière de tourner de certains indépendants qui filment avec les moyens du bords. Ces films ont en commun un mode de production et de diffusion à très faible budget :
les tournages sont rapides (ou répartis sur des années), sans autorisation, avec des acteurs non professionnels, une com sur les réseaux sociaux et internet …
Initié en France par Djinn Carrénard avec Donoma (2011), le film remporte le prix Louis-Delluc.

Cinémascope :

Exploité en 1953 par la 20th century fox, ce procédé de cinéma sur écran large reprend une invention de 1925 du professeur Henri Chrétien : L’hypergonar.
Le principe repose sur l’anamorphose (une sorte de compression à la prise de vue), désanamorphosée (élargie) lors de la projection.

Ciné-Œil (en russe Kino-Glaz) :

Ce terme est au cœur de la théorie de Dziga Vertov qui théorise dans les années 20 un « ciné-déchiffrement communiste du monde ». Pour lui, le cinéma permet d’analyser le monde en montrant ce qu’il a réellement vu. Ainsi, il conçoit l’opérateur de cinéma, le kinok, comme une espèce de « super-œil ». L’homme à la caméra (1929) reste son long métrage le plus connu et celui qui illustre le mieux sa théorie.

Ciné-Roman :

– A la fin des années 10 et durant les années 20, le ciné-roman était un film en plusieurs épisodes dont le texte était retranscrit dans la presse.
– ce terme désigne aussi les textes issus de la collaboration de Marguerite Duras et Alain Resnais pour le scénario et les dialogues d’Hiroshima mon amour (1959), ainsi que le scénario d’Alain Robbe-Grillet pour L’année dernière à Marienbad (1961) en collaboration également avec Resnais.

Code Hays :

Adopté en 1930, ce « code de production » surveille le traitement du crime, de la drogue, de la sexualité, la décence des costumes et du langage, le respect de la religion et des sentiments nationaux etc. Il entre réellement en vigueur en juin 1934 avec la création de la Production Code Administration (PCA) qui veille à ce qu’il soit bien appliqué. Si le film est validé par la PCA il sera visible par tous les publics.
Contourné progressivement à partir du milieu des années 50, le code est aboli en 1968 au profit d’une classification des films encore en vigueur aujourd’hui (limite d’âge).
A savoir que son appellation française « code Hays » laisse penser à tort que c’est Will Hays (président de l’association des producteurs et distributeurs américains) qui l’aurait rédigé.

Contraste :

caractéristique qui « mesure » la différence entre les parties claires et les parties foncées d’une image. Une image contrastée aura des luminances très opposées.

Contrechamp :

Plan qui se succède à un autre et qui lui est spatialement opposé. Le champ contrechamps sert souvent à filmer une conversation (mais on se doit de respecter la règle des 180° pour avoir l’impression que les deux personnages se regardent bien dans les yeux

Contretype :

Afin de conserver les négatifs originaux, le contretype est celui à partir duquel on tire les copies.

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