Sommaire et contenu de l'article :
ToggleDans cet article nous verrons par ordre alphabétique certains termes du cinéma de la lettre D à N. Sans plus tarder, entrons dans le vif du sujet !
Découpage :
Le découpage technique (en anglais Shooting script) présente plan par plan les images et les sons du scénario servant de référence à l’équipe technique. Parfois le découpage s’accompagne d’un story board (aussi appelé scénarimage) pour mieux visualiser la scène. Il y a plusieurs manières de le faire, mais on peut voir en général une colonne pour « Action », « Image », « Audio » et « Raccord ».
Définition :
La définition concerne la taille de l’image en pixels :
Par exemple 1920 pixels de large x 1080 pixels de haut (full HD). Cependant cette information ne nous donne pas les dimensions de l’image en centimètres. Un pixel n’a pas de taille physique en soi, c’est une unité qui nous sert pour afficher ou imprimer une image. (Je vous conseil de lire cet article pour ne pas le confondre avec la résolution).
Deus Ex Machina :
Intervention invraisemblable parfois d’un personnage ou d’un évènement pour sauver une situation a priori désespéré…
Diaphragme :
Disque composé de plusieurs lamelles au centre de l’objectif et fonctionnant comme la pupille de l’œil. Il permet de régler la quantité de lumière et de jouer sur la profondeur de champs.
Drive-In :
Cinéma plein air où l’on regarde des films dans sa voiture. Ils sont appelés ciné-parcs au Québec.
Echelle des plans :
Cette typologie permet de rendre compte du cadre utilisé pour filmer un personnage.
Plan général (plan d’ensemble) / plan de demi-ensemble / plan moyen (cadre un personnage en pied) / plan américain (cadre à mi-cuisse) / plan rapproché / gros plan / très gros plan / insert (gros plan d’objet qui sert souvent à souligner un détail important pour la compréhension de la scène en cours ou une à venir).
Effet Koulechov :
Bien que très célèbre, cette expérience manque de témoignages probants. Elle aurait été faite dans les années 20 par le cinéaste et théoricien Lev Koulechov.
Ainsi, le même plan de l’acteur Mosjoukine aurait été lié à trois images différentes représentant respectivement une table avec de la nourriture, une femme nue, et une personne semblant décédée.
Ainsi, selon l’image qui précède le visage de l’acteur (qui semble pourtant neutre), le spectateur peut y prêter différentes émotions ou expressions : la faim, le désir, la tristesse …
Cette expérience permet de montrer l’influence de chaque image sur la suivante et que le sens d’une image n’est apporté que par le montage (elle permet aussi une réflexion sur la conception du cinéma comme une langue).
Effet Phi :
Comme tout le monde sait, le cinéma consiste en une succession d’images fixes à la vitesse de 24 images seconde (ou 25). Les psychologues de l’école gestaltiste (théorie de la forme) ont identifié cette illusion de mouvement comme résultant des stimuli visuels produits par le déplacement d’images et permettant aux cellules du cortex d’interpréter ces différences comme mouvement.
On entend souvent que l’illusion du mouvement est donnée par la persistance rétinienne mais c’est faux. Ce phénomène physiologique ne peut en aucun cas donner un effet de mouvement continue mais seulement un mélange d’images confus.
L’illusion du mouvement est donnée par une succession d’images qu’on peut raccorder logiquement par un déplacement ou une transformation.
Esthétique :
Ce terme désigne la branche de la philosophie créée au milieu du XVIIIème et qui vise à définir l’essence du « Beau ». Elle permet de réfléchir à la création artistique et aux jugements de goût.
Gore :
Provenant de l’anglais signifiant le sang versé par opposition au sang qui coule dans nos veines (blood). Ce terme désigne des films d’horreur très violents aux trucages réalistes de corps mutilés.
D’abord considéré comme un sous-genre du film d’horreur, le gore s’est ensuite répandu aux films de guerre, d’art martiaux, policiers (Le silence des agneaux de Jonathan Demme en 90 ou Seven de Fincher).
Le premier film considéré comme étant gore est Blood Feast de H.G Lewis (63).
Groupe des trente :
Ce groupe de pression fondé en 53 par une trentaine, puis une centaine de réalisateurs, producteurs et techniciens de courts métrages visait à défendre la projection des courts métrages en salle avant les longs métrages. Cette réaction est dû à l’abolition d’une loi créée le 26 octobre 1940 qui obligeait les exploitants à diffuser un court métrage avant chaque séance de cinéma.
Haptique :
Appliqué au cinéma surtout par Pascal Bonitzer, critique, scénariste, écrivain et réalisateur français, fait référence à des images en gros plan, qui, par leur grain et leur esthétisme donnent la sensation au spectateur du « toucher ». En opposition à « optique ».
Jump Cut :
Juxtaposition de deux plans dont le cadrage est presque identique pour donner un effet de rythme et dont le résultat semble être un « saut de place ».
Kinescope :
Appelé aussi télécinéma permet de transférer les images de la télévision sur film. Cette invention a perdu son intérêt avec l’arrivée du magnétoscope sur les marchés.
Lanterne magique :
Elle est l’ancêtre de l’appareil de projection utilisé à partir du 17ème et usant du principe de la chambre noire. Constituée d’une source lumineuse et d’un objectif projetant une image agrandie de celle peinte sur une plaque en verre.
Major Company :
Aux alentours de 1928, la production hollywoodienne compte 5 prod majeures (les major compagnies) : les big five !
Celle-ci comprend la MGM, la 20th century-Fox, la Paramount, la Warner Bros et RKO.
Si on les appelait ainsi c’est moins à cause de leur taille que du fait que leur système de production était entièrement centralisé. Ces boites pratiquaient « l’intégration verticale » qui consiste à concentrer la production, la distribution et la diffusion au sein de la boite au mépris des lois antitrust (loi qui vise à avoir une concurrence loyale et juste entre différents acteurs économiques).
Vient en parallèle des Big Five les Little Three qui sont la Columbia, Universal et United artist (qui ne disposaient pas de parc de salles).
Ce système-là s’est effrité à partir des années 50-60.
Métaphore :
Au cinéma la métaphore est une comparaison terme à terme.
Par exemple, dans Le Cuirassé Potemkine d’Eisenstein sorti en 1925, trois lions de pierre semblent se dresser pour signifier que la révolte est en marche.
Mais dans le film Furie de Fritz Lang (1936) il raccorde en surimpression un plan de femme en train de colporter une rumeur et un plan de poules qui caquettent (c’est une comparaison).
A savoir que la métaphore et la comparaison étaient bien plus utilisées au temps du muet qu’à l’époque du cinéma classique qui trouvait ces procédés trop appuyés et discursifs.
Mickeymousing :
Ce terme fait référence à la bande son des dessins animés, c’est une technique de films qui souligne chaque action par un son ou une musique. Aujourd’hui le terme est devenu un peu péjoratif.
Midnight Movie :
Dans les années 50, les « films de minuit » aux E-U sont les films de séries B à petits budgets qui étaient diffusées en fin de soirée à la télé. Ces films demeurent un symbole de contre-culture opposée à Hollywood. Certains d’entre eux sont devenus cultes comme le Rocky Horror picture show de Jim Sharman.
Mimesis :
Ce terme grecque signifie « imitation » (que ce soit en narratologie ou en représentation).
En narration, la mimesis est une forme de récit oral dans laquelle les gestes, les actions et les paroles des personnages sont imités. Dans les arts plastiques, la mimesis est l’analogie visuelle, théorisée par Aristote dans sa Poétique et qui témoigne d’une certaine envie de savoir et pas seulement la stricte imitation des apparences.
Platon, lui, préfère la diegesis (récit à la troisième personne).
Au cinéma la monstration relève de la mimesis mais le découpage, les mouvements de caméras, le montage qui modifie la perception du spectateur relève de la diegesis.
Montage alterné :
Ce terme désigne un type de montage qui juxtapose deux actions qui se passent simultanément dans des lieux différents
Montage court :
Successions de plans très brefs pour donner un effet d’accélération.
Montage dans le plan :
Ce terme assez paradoxal désigne une sorte de « double scène », un plan avec une profondeur de champs qui présente deux actions qui aurait pu être montrées en champ-contrechamp.
Le film Citizen Kane de Welles (1941) possède plusieurs scènes dans ce style-là. Dans l’extrait ci dessus, vers 1
minute on voit le gamin dehors et les parents parler de sa vente au premier
plan…
Montage parallèle :
Ce terme désigne l’alternance de scènes qui n’ont entre elles aucune relation de simultanéité. Ce type de montage est souvent discursif (et non narratif).
On l’utilise en règle générale à des fins de comparaison ou de contraste comme dans La Grève d’Eisenstein où le massacre des manifestants est monté en parallèle de plans d’animaux égorgés dans un abattoir.
Moviola :
Appareil de montage individuel remplacé par les tables de montages à défilement continu.
Nickelodeon :
Ce terme désigne les premières salles de cinéma montées dans des hangars aux E-U.
Le nom provient d’un mélange entre nickel (une pièce de 5 cents) qui était le prix d’entrée, et odeon, qui est le mot grecque pour théâtre. Ces salles de moins de 200 fauteuils resteront la norme jusqu’en 1914 avant qu’on construise des salles beaucoup plus grandes d’environ 800 places.
Nobody’s shot :
Désigne une prise de vue neutre, qui n’appartient à aucun regard de personnage.
Novélisation :
Ecrire un livre à partir d’un film ou d’un jeu vidéo.
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