Sommaire et contenu de l'article :
ToggleCet article est la suite de la « partie 1 » qui parle de la lumière et de la composition et de la « partie 2 » qui parle de cadrage, d’étalonnage et de son. Si vous ne l’avait pas lu allez y jeter un oeil avant de lire celui-là. Sinon, aujourd’hui nous allons parler des transitions, du mouvement et des émotions ainsi que des focales. Donc sans plus tardez, voyons comment améliorer ses vidéos pour un look cinema ! C’est partit !
1) Peaufinez vos transitions !
Dans la plupart des productions débutantes, les transitions entre chaque plan (ou scène) sont souvent très abruptes.
On passe d’un endroit à l’autre avec une simple coupe et on sent même parfois une saute du son.
Travailler ses transitions permet d’avoir un rendu plus fluide et professionnel.
Pour ça vous pouvez utiliser des packs de transition disponibles sur internet ou apprendre à les faire.
Par exemple :
– le smooth zoom pour avoir la sensation de zoomer dans le plan avant de passer à un autre plan. Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous conseille la vidéo d’Olivier Schmitt qui explique comment faire :
Des types de transition comme le smooth zoom il en existe plein, que ce soit le glitch ou autre… disponible sur des sites comme Story Block ou autre !
Utilisez le flou de mouvement pour passer d’un plan à l’autre de manière fluide. Vers 12 minutes, la caméra se baisse vers la table et se relève :
- Vous pouvez passer d’un plan à l’autre lors du passage d’une voiture ou de n’importe quel sujet devant l’écran.
- Faire une coupe lors d’un changement thématique (une personne boit, « coupe », une autre personne range sa propre gourde) (Ou alors une goutte d’eau tombe, « coupe », un mec atterrit dans la mer)
- Match cut – Gardez le même cadre et passez d’un décor à l’autre lors d’une action par exemple :
– le fondu ou la surimpression peut être utile mais à utiliser avec parcimonie selon moi.
Sinon, vous pouvez aussi couper lors d’une action (ou utilisez le principe du montage en parallèle (mettre deux actions en parallèle pour créer du contraste ou de la tension par exemple)), fermer une porte, tombée dans l’eau, couper après un coup de poing face à la cam etc.
Pour ceux qui veulent voir certaines de ces transitions en image je vous conseille cette vidéo :
Bien évidemment, vous ne pouvez pas toujours mettre des smooth zoom lors du passage d’un plan à un autre. Une simple coupe peut suffire. Et c’est en gardant des coupes normales que vos autres transitions paraitront intéressantes !
Mais attention, lors d’une simple coupe, vous devez respecter la règle des 30 degrés. Celle-ci nous explique que nous devons au minium nous déplacer de 30 degrés lorsqu’on veut passer d’un plan à l’autre pour éviter une « saute » dans l’image
Mais vous devez aussi changer de valeur de plan (par exemple en passant de « moyen » à « serré »)
Si vous ne respectez pas cette règle on aura l’impression d’un « Jump cut » :
Bien que le Jup Cut peut avoir un effet artistique (sur une ombre menaçante qui se rapproche par exemple), il sera totalement hors de propos lors d’une Interview ou d’une captation de séminaire pour ne citer qu’eux.
Pour ceux que ça intéresse je vous conseille de regarder cette vidéo sur les différents types de transitions : (la vidéo est en anglais mais vous n’avez pas besoin de comprendre la langue pour voir en image ces transitions 😊 )
Une autre manière d’amener un plan et de fluidifier la transition est d’utiliser le son.
Par exemple dans « La haine » de Kassovitz, on a le plan d’un danseur de hip hop qui tourne sur lui-même et le son d’une sirène qui l’accompagne, mais ce n’est qu’au bout de quelques secondes qu’on arrive vraiment au plan suivant avec la voiture dans la rue et la sirène allumée.
Utiliser la « rime sonore » est un bon moyen d’accompagner le spectateur sur un autre plan. Vous pouvez par exemple montrer l’image d’une femme qui hurle mais au lieu de l’entendre c’est un crissement de train qui retentit. Le crissement des freins sur les rails produit un son strident à l’image du cri et nous accompagne tout doucement sur le plan suivant qui est l’arrivée d’un train en gare.
Histoire de simplifier un peu tout ça vous pouvez utiliser la technique du L cut.
Vous avez le son d’une personne qui parle et pendant qu’elle parle vous avez les réactions de celui qui écoute.
L’inverse de ça est le J cut : le son commence avant le plan ce qui permet au spectateur de l’anticiper :
2) Capturer de l’action, du mouvement, de l’émotion :
Si vous filmez un animal de compagnie endormi c’est vite ennuyant… On est d’accord ?
Afin de rajouter un peu de dynamisme dans une scène vous pouvez mêler mouvement DU cadre et mouvement DANS le cadre !
Si vous n’avez pas de stabilisateur, de dolly ou de drone vous pouvez utiliser d’autres choses pour créer du mouvement.
Un skate board, une chaise à roulette ou un chariot de supermarché sur un sol plat peut faire office de matériel de travelling.
Un DSLR posé sur une serviette qu’on tire doucement peut remplacer le « slider » par exemple.
Mais n’hésitez pas justement à coupler différents types de mouvement pour encore plus de dynamisme (par exemple utiliser son stabilisateur sur un Skateboard).
Maintenant qu’on a parlé mouvement, il est important de parler « émotions ». Dans la plupart des films de mariages amateurs, captations de concert ou autre, le public semble amorphe. Les gens n’arborent aucune émotion ce qui rend le plan un peu fade.
Essayez de capturer des sourires, des pleurs ou des rires pour aider votre spectateur à s’identifier à toutes ces réactions. Ce qui fait une bonne captation c’est aussi la capacité à savoir saisir les émotions prises sur le vif ! Ce sont les émotions qui donneront vie à votre plan, ne l’oubliez pas !
3) Choisir la bonne focale et faire attention aux crop factor
En fonction de l’effet recherché vous n’utiliserez pas la même focale ! C’est pour ça qu’il est primordial de savoir quelle focale utiliser pour tel ou tel type de situation !
Utilisez un objectif grand angle (24mm) pour filmer un visage aura pour tendance de déformer les lignes et de donner un effet « visiteur »
Je l’ai déjà expliqué dans un autre article mais faites attention aux différents capteurs sur les caméras.
En effet, un 24 mm sur un capteur full frame n’aura pas le même rendu que sur un capteur APS-C ou micro 4/3.
Il est donc important de connaitre le phénomène de Crop Factor avant de choisir un objectif pour une scène.
Petit bonus :
Sachez qu’il existe sur les objectifs un sweet spot (qu’on peut vaguement traduire par « ouverture optimale« ).
Le sweet spot est l’ouverture de votre objectif qui permet la meilleure netteté et le meilleur piqué (si vous voulez avoir la preuve en image regardez cet article de LAURENT BREILLAT)
Cette ouverture optimale sera différente en fonction des objectifs donc renseignez-vous pour pouvoir tirer le meilleur parti de votre matériel.
Mais attention, ne favorisez pas toujours le sweet spot ! Ce n’est qu’un détail et vous aurez sûrement besoin de fermer ou d’ouvrir votre diaph pour gérer votre profondeur de champs ou la lumière, le sweet spot n’est qu’un petit plus.
Pour trouver votre ouverture optimale, vous pouvez donc faire des tests comme Laurent Breillat.
Sinon, une règle qui marche souvent : « l’ouverture optimale est à environ 2 stops de moins que la pleine ouverture »
Maintenant que vous connaissez tout ça il faudra pratiquer encore et encore pour bien assimiler toutes ces infos et savoir maîtriser son appareil !
Imposez-vous des contraintes thématiques lors de vos sorties photos pour sortir de votre zone de confort :
- Comme faire du noir et blanc, s’imposer une composition avec une couleur dominante, s’imposer une focale particulière, des lignes directrices etc.
- Le jour, la lumière du soleil écrase un peu tous les autres light… Donc le travail de nuit est aussi très intéressant lorsqu’on débute pour penser ses différentes sources de lumière.
Une bonne manière de progresser en photo est de prendre une photo par jour pendant un an.
Cela permet de garder une certaine régularité, à chercher de nouvelles inspirations et de bien mémoriser tous les réglages de votre boîtier…
Je l’ai déjà dit dans un ancien article mais viser l’habitude plutôt que l’objectif !
CONCLUSION :
Afin de briser les règles en toute connaissance de cause, il faut d’abord les connaitre. Tout ce qui a été indiqué dans les articles ne sont que des astuces ou des conseils pour améliorer vos vidéos mais ce ne sont pas des formules à appliquer sans réfléchir !
Plutôt que de résumer tout l’article dans une conclusion je vous propose de faire une petite check liste des éléments évoqué dans chaque partie.
Donc, pour améliorer vos plans vous devez penser à :
- Séparer votre sujet du fond:
Profondeur de champs / Premier plan / lumière orange sur la peau et bleue dans le fond - Eclairage en 2 – 3 – 4 points et couleur opposée sur le cercle chromatique. Pensez à mettre une source de lumière à l’image, ajouter une catchlight et à vous positionner sur le côté ombre.
Pensez au minimum un éclairage en deux points : une light pour éclairer votre sujet et une back light pour le séparer du fond. - Avoir plusieurs angles et valeurs de plan pour une scène (au moins 3)
- Pensez aux transitions et aux sound design !
- N’oubliez pas l’étalonnage (pour ça filmez en flat)
- Capturez des émotions !
- Choisissez la bonne focale !
Sur ce, c’est tout pour cet article, posez vos questions en commentaires et à la prochaine pour un autre article !