Les termes du scénario

Dans cet article nous verrons par ordre alphabétique certains termes du cinéma spécifique au scénario. Sans plus tarder, entrons dans le vif du sujet !

Bible :

Ce terme est souvent utilisé dans le monde de la série. La bible comprend toutes les infos à savoir sur les personnages et leurs évolutions (psychologie, histoire, goûts, peur etc.) afin d’en garder l’essence. Cet outil permet de garder une cohérence entre les réalisateurs et scénaristes qui peuvent se succéder.

Cliffhanger :

Littéralement « suspendu à une falaise », c’est un rebondissement scénaristique qui permet de tenir en haleine le spectateur. Très souvent utilisé à la fin des épisodes de séries pour donner envie de regarder le suivant.

Climax :

Ce terme est un anglicisme qui désigne « le point culminant » d’une intrigue, juste avant sa résolution c’est le moment critique de l’histoire qui doit susciter une émotion forte pour le spectateur.

Continuité dialoguée :

Vient après le séquencier, présente chronologiquement l’action en détaillant chaque scène avec les dialogues.

Diégèse :

Ce terme vient du grec « Diegesis » et désigne le récit. Il était opposé par Platon et Aristote à la « mimesis » qui signifiait l’imitation. Après avoir été abandonné de longues années il est remis au goût du jour par Etienne Souriau en filmologie dans les années 50.
Aujourd’hui la diégèse désigne le monde fictionnel que le spectateur se construit à partir des infos qu’il tire du film.
En narratologie littéraire, Gérard Genette parle de la diégèse dans son sens premier et explicite que la Lexis ((la façon de dire), comparé au logos (ce qui est dit)) joue de l’imitation (mimesis) et du récit (diegesis). 

Si la diégèse constitue l’univers de la fiction, alors tout ce qui appartient à ce dernier est dit diégétique (ou intra diégétique) et ce qui lui est extérieur est appelé extradiégétique.
Une musique de bar que le protagoniste du film peut entendre est dite diégétique, mais une musique que le spectateur est seul à entendre est extra diégétique.

Dramaturgie :

La dramaturgie est l’art de construire les récits. 

Dystopie :

En fiction la dystopie est un univers où tout va mal (à l’opposé de l’utopie qui dépeint un monde idéal). Ce genre de monde est souvent abordé dans les films de science-fiction sous fond de philosophie, mais il peut exister aussi dans le fantastique ou autre.
La dystopie peut également être une contre-utopie lorsque l’utopie elle-même s’est révélée être catastrophique pour l’humanité.
On peut citer comme exemple 1984, fahrenheit 451, le meilleur des mondes

Ellipse :

Permet de désigner un saut dans le temps diégétique (le temps de l’histoire).

Flash-back :

Ce terme désigne le retour en arrière (appelé en narratologie l’analepse).
Ce procédé est aujourd’hui naturel mais c’était loin d’être le cas à l’époque. Pour Le jour se lève de Carné en 39, les producteurs l’ont obligé à ajouter un carton expliquant la construction du film. De même, dans La Horde sauvage de Sam Peckinpah en 69, la narration en flash-back a été supprimée pour un déroulement linéaire plus abordable.

Flash-Forward :

Appelé aussi prolepse, le flash-forward met en scène des images relatant des scènes futures.

Implant :

Technique scénaristique qui consiste à prévoir certains détails (couleur, objet, personnage etc.) qui semblent anodins au premier abord mais dont l’accumulation prend un certain sens lors du développement.

Mac Guffin :

Ce terme est évoqué par Alfred Hitchcock dans ses entretiens avec Truffaut et désigne un élément qui permet d’amorcer le récit. Il est un prétexte qui n’a pas vraiment d’importance pour l’intrigue et qui peut être abandonné sans réel souci de cohérence. Son but est plus d’apporter une force dramatique qu’une vraisemblance. Comme l’unobtainium dans Avatar.

Narrateur délégué :

lorsque la narration est confiée à un personnage de l’histoire qui raconte ce qu’il a vu, entendu ou ce qu’il pense ou croit savoir d’une situation comme dans Citizen Kane de Welles.

Narratologie :

D’abord appliquée à la littérature puis au cinéma, analyse ce qui fait la narration. Deux types d’approche existent :
– La première, développée par Propp (connu pour sa « morphologie du conte ») et Greimas, s’intéresse au contenu du récit avec l’étude du schéma actanciel . On analyse les mécanismes narratifs, la fonction des personnages etc. sans prendre en compte le média utilisé (Jeux vidéo, roman, cinéma, BD, oral, écrit, filmé etc.)
– La deuxième, qu’on peut appeler modale, analyse les différents modes de narration :
Qui raconte l’histoire et quel est son point de vue ?
Ici, on analyse les relations entre énonciation et narration ainsi qu’à la matérialité du signifiant.
Une sphère de la narratologie, en sémio-pragmatisme, on analyse les sphères de réception (comment se noue le « contrat » de lecture, problèmes de croyances etc.)

Personnage :

Ce terme vient du latin persona qui désignait en grec un masque porté par l’acteur signifiant son rôle et permettant de porter sa voix.

Pitch :

résumé en quelques lignes d’un scénar (et plus spécifiquement de l’intrigue) afin de le vendre. Il doit être clair, concis et accrocheur afin de piquer l’intérêt du producteur.

Red Herring :

En français nommé « Hareng rouge » ou « Harreng saur », il consiste à mettre en place une fausse piste afin de donner un rebond au suspens.

Scénario :

Le mot vient de l’italien scenario qui voulait dire « décors ». Il ne donne quasi pas d’indication technique (ça c’est le rôle du découpage).

Showrunner :

Dans une série les épisodes peuvent être réalisés par des cinéastes différents, le showrunner, lui, est sensé coordonner tout ça. Il est en gros le chef d’orchestre, responsable de la cohérence et de l’identité de la série. Il peut être scénariste, réalisateur ou producteur.

Suspens :

Ce terme désigne la capacité à tenir un spectateur en haleine. Hitchcock différencie bien le suspens de la surprise qui se base sur des informations qu’a le spectateur mais pas le personnage.

Twist :

Retournement imprévu à la fin du film qui permet presque une autre lecture de l’œuvre (Sixième sens, les autres, fight club, saw …)

Uchronie :

D’abord utilisé dans une perspective philosophique au 19ème, il traite de ce qu’il se serait passé si tel ou tel événement historique était différent.
Mais ce procédé était utilisé bien avant en littérature par Philip K. Dick et Philip Roth par exemple.

C’est tout pour cet article, n’hésitez pas à poser vos questions en commentaire ou à le montrer à ceux que ça pourrait intéresser ! J’espère qu’il vous aura plu et à la prochaine pour plus de contenus ! 
(En attendant vous pouvez partager quelques articles pour m’aider à développer encore plus de contenus pour vous ! Merci à tous !)

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2 réflexions sur “Les termes du scénario”

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