Sommaire et contenu de l'article :
ToggleBeaucoup de jeunes scénaristes avec de l’imagination plein la caboche estiment que la structure scénaristique n’est qu’une fumisterie pour ceux qui n’ont pas d’idée.
Lorsque j’étais plus jeune je pensais pouvoir m’en passer et créer des histoires révolutionnaires. Mais en grandissant et en apprenant les textes des plus grands théoriciens du scénario je me suis vite rendu compte des lacunes que j’avais.
Parce que, non seulement je pouvais voir les failles de mes histoires, je pouvais corriger des séquences entières en pesant le pour et le contre de chacune de mes décisions, mais surtout j’avais en main les outils que la plupart des producteurs ont pour lire vos scénarios.
Car ne l’oubliez pas, si beaucoup de producteurs ne sont pas forcément des artistes, ils n’en demeurent pas moins au courant de la manière dont ont construit les histoires pour savoir laquelle ils vont produire, laquelle a le plus de potentiel.
Donc connaitre ces outils dramaturgiques c’est s’assurer de regarder son scénario avec un peu plus de distance et de se mettre un peu à la place des producteurs qui liront ce que vous avez à leur proposer.
La structure dramaturgique
Évidemment en Art il n’y a pas de règle ! Donc ces formes dramaturgiques ne sont que des formes pas des formules ! Libre à vous de les utiliser ou non, et si vous ne le faites pas, au moins vous aurez en main les outils pour comprendre pourquoi vous décidez de ne pas les utiliser.
Apprendre à structurer ses histoires n’enlève rien à la création.
Christopher Vogler (son livre « The Hero’s Journey » est tiré du travail de Campbell)
N’utilisez pas ces aides de manière brute ! Il faut vous l’approprier pour ne pas arriver à des clichés et des stéréotypes !
Vogler écrit dans sa préface :
« Le grand public ne peut pas se sentir concerné par un art totalement non conventionnel qui par définition n’entre pas en contact avec les modèles d’expérience communément en place »
Vous l’aurez compris, ici on va parler d’une forme dramaturgique classique et grand public.
En attendant, si vous apprenez pourquoi nombre d’histoires sont écrites de cette façon vous comprendrez la réalité sous-jacente qui se cache derrière l’écriture. Comment manipuler un spectateur pour qu’il s’engouffre dans votre histoire et en ressorte grandi.
Vogler explique dans son livre l’importance d’un arc transformationnel. Il faut que le protagoniste apprenne quelque chose de ses aventures afin que le spectateur en tire lui aussi une leçon. Une théorie est avancée dans le livre selon laquelle les histoires auraient pour but (depuis très longtemps) de nous faire apprendre quelque chose à travers les aventures et les erreurs d’un personnage.
Donc apprenez à construire une histoire et apprenez à manipuler votre spectateur.
Dans cet article on va s’intéresser au Voyage du héros de Vogler mais il y aura une autre série d’articles sur d’autres types de structures.
Ce qu’il faut retenir avant tout c’est que les étapes qui sont présentées ici peuvent être supprimées, ajoutées et traitées dans un ordre différent.
Ceci étant dit, parlons de la structure en douze points :
Le voyage en douze points
1) Le monde ordinaire
Beaucoup d’histoires entrainent le héros en dehors de son univers habituel, familier, pour le faire entrer dans un monde extraordinaire, étrange, inconnu.
Ce procédé du poisson hors de l’eau se retrouve dans des films comme :
Le magicien d’oz
Harry Potter
Afin que le contraste soit flagrant, évident, il est recommandé de présenter son personnage dans son monde ordinaire avant de le faire évoluer dans le monde extraordinaire.
Dans Star Wars, Luke s’ennuie comme jamais dans la ferme de son oncle, isolée au milieu d’une zone désertique, avant de vouloir se lancer dans l’aventure. Dans le magicien d’Oz, on nous présente la vie ordinaire et morose de Dorothée au Kansas avant de l’expédier dans le monde surnaturel d’Oz.
C’est ici, au début, qu’on va définir le personnage principal et les relations qu’il a avec les autres.
2) L’appel de l’aventure :
Le héros ne peut rester en permanence dans sa zone de confort donc il devra faire face à un problème ou relever un défi.
Face à cet appel de l’aventure notre héros ne peut rester dans le cocon de son monde habituel.
Dans Star Wars l’appel de l’aventure est représenté sous la forme d’un message holographique désespéré de la Princesse Leia afin d’avertir Obi Wan Kenobi qui demande alors à Luke de venir avec lui.
Pour une histoire de revanche comme le Comte de Monte-Cristo, le héros doit souvent redresser un tort, venger une offense et c’est ainsi que Edmond Dantès s’échappe.
L’appel peut prendre bien des formes selon les genres. Si le film est un trailer, une romance, un slasher … il n’aura pas toujours la même allure.
Mais en tous cas, l’appel de l’aventure fixe les règles du jeu et définit un objectif clair pour le héros : s’emparer d’un trésor, séduire l’être aimé, se venger, réaliser un rêve etc.
Afin que le spectateur s’implique dans l’aventure (qu’il ait peur pour le héros en cas d’échec), il est important de donner les enjeux de l’histoire et ne pas hésiter à rendre ces enjeux élevés. Le héros doit risquer gros. Une des tensions principales du film reste les efforts fournis par notre héros pour conserver les aspects bénéfiques de sa vie d’avant.
Il y a trois raisons pour laquelle une histoire manque de tension (il y en a d’autres évidemment, mais on va s’en tenir à ces trois-là pour le moment) :
1) les enjeux n’ont pas été clairement définis
2) ils ne sont pas assez élevés
3) l’adversaire n’est pas suffisamment puissant et menaçant.
Mais ne faites pas l’erreur de donner trop d’informations non plus. Laissez le spectateur s’immerger dans l’histoire sans forcément l’assommer de centaines d’informations délivrées par voix off.
Bien souvent de nombreuses informations sont révélées par ce que les gens ne disent pas.
3) le refus de l’appel
Le héros prend peur et hésite à se jeter dans l’aventure. On illustrera ici sa réticence.
C’est durant cette étape qu’il affrontera l’une des plus grandes peurs de l’homme : la peur de l’inconnu.
Et bien souvent, les conseils avisés d’un mentor, une nouvelle offense ou un changement de circonstances seront alors nécessaires au héros pour lui permettre de vaincre ses peurs et de franchir le seuil.
Dans une comédie romantique le héros peut avoir peur de s’impliquer dans une nouvelle relation suite à une précédente histoire d’amour qui a tourné au vinaigre.
Dans Star Wars, Luke refuse de suivre Obi Wan et retourne a la ferme de son oncle et de sa tante pour découvrir qu’ils ont été brûlés vifs par les troupes de l’Empereur.
Et ce n’est qu’après avoir fait l’expérience de l’horreur provoquée par l’Empire, lorsque cette réalité est devenue la sienne, qu’il est motivé pour suivre Obi Wan.
Une des caractéristiques du héros tragique sera justement de refuser obstinément cet appel extérieur.
Par ailleurs on a aussi parfois un appel contradictoire qui pousse le héros a hésiter entre deux choix.
Dans certains cas spéciaux, le refus de l’appel est positif pour le héros : lors d’une tentation du diable par exemple.
Parfois, lors de cette étape, le héros violera les limites posées par le mentor. Nous appellerons ça la loi de la porte secrète.
C’est le désir de découvrir ce qu’on n’a pas le droit comme la porte interdite dans Narnia ou encore dans la Belle et la Bête, ou pour un exemple plus mythologique, c’est l’envie d’ouvrir la boîte de Pandore.
Le refus de l’appel peut être évoqué seulement au début du récit ou à toutes les étapes de l’aventure. Après c’est comme tout, n’abusez pas d’une formule qui marche pour ne pas qu’elle s’effondre.
4) Le mentor
Le mentor est une figure comparable à Merlin l’enchanteur.
Il représente le lien parent-enfant, professeur-élève, médecin-malade, Dieu et créatures …
Qu’il soit un vieux sage comme Obi Wan ou un entraineur de boxe en fin de carrière comme dans Rocky, le mentor prépare le héros à affronter l’inconnu.
Il peut le conseiller, le guider ou lui offrir un équipement qui lui sera utile pour la suite de l’histoire.
Obi Wan remettra à Luke le sabre laser de son père et Glinda (la bonne fée d’Oz) guidera Dorothée et lui donnera les pantoufles rubis qui lui permettront de repartir chez elle.
Mais le mentor doit parfois se montrer plus violent envers le héros pour le décider à partir.
Même si le récit n’a pas de personnage comme le mentor, le héros trouve toujours une source de sagesse avant de s’engager dans l’aventure.
Il pourra s’inspirer par exemple de l’expérience de ceux qui sont déjà partis, puiser dans les leçons qu’ils ont eux-mêmes appris lors d’une précédente aventure .
Il doit dans tous les cas se renseigner sur le monde au moins par prudence.
La rencontre avec le mentor offre un vaste potentiel de conflits, de prises de position et de tragédies. Mais à ce moment-là de l’histoire on développe en général la relation affective entre le héros et lui.
Encore une fois tout ceci n’est pas une formule à appliquer à la lettre ! Permettez-vous des libertés !
5) Le passage du premier seuil
Les conseils et présents des mentors ne suffisent rarement à pousser le héros à l’aventure, l’engagement final provient d’une force extérieure qui change le cours ou l’intensité de l’histoire.
A l’approche du seuil on risque de rencontrer des gardiens.
Ces gardiens du seuil sont un archétype de personnages qui bloquent et testent le héros. Ce dernier devra donc réfléchir à un moyen de les contourner ou les « vaincre ». Souvent leur menace n’est qu’une illusion, la solution consiste alors à les ignorer ou à chercher à traverser en gardant espoir.
Gardez en mémoire que la traversée réelle du seuil peut être un instant unique ou un moment qui se prolonge durant le récit. Le héros peut être projeté dans l’aventure avant même d’avoir été convaincu de passer à l’acte.
Un héros romantique aura souvent des a priori sur le monde extraordinaire, et ses premiers contacts avec celui-ci seront souvent une source de désillusions pour notre héros.
Si le passage du premier seuil est un saut de la foi, il peut alors engendrer une remise en cause de cette foi.
A cette étape-là, le héros est souvent immergé dans l’aventure, il pénètre enfin dans le monde extraordinaire, décidé à résoudre les problèmes de son monde.
Le navire quitte le port.
Dans une structure en trois actes qui peut être résumée comme ceci :
1) La décision du héros de s’impliquer dans l’aventure
2) L’action elle-même
3) Les conséquences de l’action
Le passage du premier seuil représente la fin de l’acte 1, le tournant qui déclenche l’acte 2.
La fin de l’acte 1 peut avoir plus de force s’il se termine par un « MAIS » pour enclencher l’acte II.
Par exemple : « votre héros accepte de transporter quelques grammes de cocaïne pour des trafiquants par avion MAIS il a une peur bleue de l’avion ».
Ce « mais » permet de générer une nouvelle tension, ou une certaine ironie afin de démarrer l’acte 2.
6) les épreuves, les alliés, et les ennemis.
Les péripéties commencent. Le héros rencontre de nouvelles épreuves et relève de nouveaux défis.
Il se fait des alliés et des ennemis, et commence à apprendre les règles de ce nouveau monde dans lequel il est entré.
Les spectateurs doivent être instantanément frappés par le contraste entre le monde extraordinaire et le monde ordinaire.
Un monde extraordinaire, même symbolique, offre des sensations différentes, des rythmes, des priorités, des valeurs et des règles inhabituelles.
Les épreuves du début du deuxième acte sont souvent des obstacles difficiles, mais elles ne sont pas aussi dures que celles d’après. La difficulté va crescendo afin de le préparer à l’épreuve suprême.
Ces épreuves sont en réalité un prolongement de l’entrainement du mentor et permettent de tester la capacité d’adaptation du héros. Durant cette étape du récit le héros accumule du pouvoir et des informations en vue de la prochaine étape : l’approche du cœur de la caverne.
7) l’accès au cœur de la caverne
Après nombre d’embûches le héros arrive enfin à la lisière de sa quête finale. Dans un film d’aventure, ça peut être le quartier général de son plus grand ennemi, le lieu le plus dangereux du monde Extraordinaire.
Quand il pénètre dans cet endroit, le héros passe le deuxième seuil le plus important de son voyage.
Souvent il marquera une pause à l’entrée pour se préparer à déjouer les assauts.
Cette phase du récit s’appelle « L’approche ».
Dans la mythologie, la caverne peut symboliser le domaine des morts, le héros doit descendre aux enfers pour sauver sa bien-aimée (Orphée). Dans Star Wars, ce sera lorsque le vaisseau de Luke et de ses compagnons sera aspiré par l’Etoile de la mort où ils devront affronter Dark Vador et sauver la princesse Leia.
Il est bon que le héros soit équilibré et sûr de lui quand il aborde l’évènement principal, mais il doit également rester humble et avoir conscience du danger.
Ici l’urgence des enjeux est fixée une nouvelle fois et l’hypothèse d’une issue funeste doit être soulignée.
Cette étape comprend tous les préparatifs pour l’épreuve suprême.
Les héros sont souvent en position d’infériorité par rapport à l’ennemi. Chaque leçon apprise précédemment et tous les Alliés du voyage entrent en action. Des nouvelles perceptions sont testées et les derniers obstacles sont surmontés.
L’Epreuve suprême peut ainsi commencer.
8) L’Epreuve suprême :
C’est à ce stade-là que le héros se retrouve dans la position la plus critique qui soit.
Il est confronté à ses plus grandes peurs et devra les vaincre s’il ne veut pas mourir.
C’est le moment le plus sombre qui soit, le spectateur doit se demander si le héros va s’en sortir ou non.
Dans Star Wars, c’est le moment où Luke et les autres, alors qu’ils tentent de s’échapper des entrailles de l’Etoile de la mort, sont pris au piège dans l’immense broyeur d’ordures. C’est alors qu’un monstre tentaculaire entraine Luke au fond du magma. Luke disparaitra assez longtemps pour que les spectateurs se demandent s’il est mort ou non.
Dans une comédie romantique la mort que doit affronter le héros peut prendre la forme d’une rupture momentanée.
Quelle que soit l’histoire, c’est un seuil plus que critique pour notre héros.
Il doit mourir ou paraitre mort pour avoir la chance de renaitre.
Alors que les scènes précédentes nous ont permis de nous identifier au héros et à son destin, le récit nous pousse à faire avec le héros, une expérience de mort imminente afin de se sentir soulagé si sa quête est un succès.
Personne ne peut vivre des moments à la limite de la mort sans subir un changement, quel qu’il soit.
Le réalisme d’une mort et de renaissance dépend pour beaucoup de l’angle où l’on se place. La présence d’un témoin est un facteur qui peut être intéressant lors de cette étape afin de tromper le regard du spectateur.
Le héros n’est pas obligé de mourir pendant cette séquence de mort, il peut être seulement témoin d’une mort ou être lui-même la cause d’un décès.
9) La récompense (La prise de l’épée)
Après sa victoire, le héros peut avoir sa récompense.
La récompense prendra des formes aussi variées qu’il y a d’histoires, elle peut être matérielle comme le Graal mais elle est surtout spirituelle.
La récompense représente le savoir et l’expérience de son aventure qui permettent une plus grande compréhension des « forces du mal » et facilitent la réconciliation.
Dans une comédie romantique il peut avoir une meilleure compréhension de son partenaire et voir au-delà des apparences changeantes.
Dans Star Wars Luke sauve Leia et vole les plans de l’Etoile de la mort, informations essentielles pour vaincre Dark Vador.
Mais dans Le retour du Jedi, à ce stade de l’histoire, le héros résout un conflit familial. Luke se réconcilie avec Dark Vador car avec lui nous apprenons qu’il est son père et qu’il n’a pas que de mauvais côtés.
Le héros a enfin mérité son titre.
Les suites de l’épreuve suprême sont souvent l’occasion de scènes d’amour.
Le héros ne devient vraiment un héros qu’au moment de la crise, jusque-là il n’est qu’un apprenti. Il ne mérite pas vraiment d’être aimé tant qu’il n’a pas prouvé son désir de sacrifice.
Le héros est reconnu pour sa valeur. Après autant d’épreuves, il est plus mûr, plus sérieux et digne de plus de respect.
Survivre à la mort donne de nouveaux pouvoirs ou une meilleure perception des choses.
Les autres perçoivent aussi le héros plus nettement.
Dans certaines histoires, la victoire du héros le conduit à des distorsions de perceptions. Le héros souffre d’un Moi démesuré. Il devient suffisant ou arrogant, il abuse de ses nouveaux privilèges, son amour-propre surdimensionné altère sa perception de sa propre valeur.
10) le chemin du retour :
On entre dans le troisième acte du récit.
Si le héros n’a pas encore réussi a vaincre ou réconcilier les forces hostiles, il n’est pas encore tiré d’affaire et c’est dans cette étape que le mal peut encore s’abattre sur lui.
Luke et Leia sont poursuivis par Dark Vador lorsqu’ils s’échappent de l’étoile noire.
Cette étape symbolise le désir de retourner dans le monde ordinaire.
11) la résurrection :
Ce moment est presque une répétition de l’épreuve suprême. Les forces du mal ont une dernière chance avant d’être finalement battues.
C’est une sorte d’examen final pour le héros qui doit être mis à l’épreuve une dernière fois pour prouver qu’il a bien retenu ses leçons.
Transformé par son voyage, le héros est un homme nouveau doué de nouvelles perceptions.
Star Wars use à fond de ce principe : chacun des trois films finit par une bataille où Luke semble mort un instant et revit miraculeusement. Aujourd’hui cet outil scénaristique est peut-être un peu trop flagrant dans les Disney, donc à vous de le refaire à votre sauce ! Chaque épreuve enrichit notre héros d’un nouveau savoir et renforce ses pouvoirs contre les forces obscures.
Pour que l’histoire soit bouclée, les spectateurs doivent expérimenter une dernière fois la mort et la renaissance, un moment similaire à celui de l’épreuve suprême mais subtilement différent. C’est le Climax.
L’ultime rencontre avec la mort. Et encore une fois ; il doit changer.
Le plus dur est de montrer le changement de caractère dans le comportement et l’apparence du héros, plutôt que d’en parler. Démontrez que le héros a connu une résurrection.
Car finalement, du climax nait souvent la vérité.
A la suite du climax, les faux-semblants du héros, ses secrets, ses mensonges, sa honte et sa peur, laissent place à tout ce qu’il est vraiment au fond de lui.
Il s’accepte enfin et évolue face à la vérité.
Sauf dans le cas d’une tragédie où son incapacité à changer le conduit à sa perte.
La résurrection peut être un autre défi face à la mort, mais la menace concerne le monde entier.
Ne faites pas l’erreur qu’il soit sauvé par un allié, le héros doit vaincre ses peurs seul. (même si, en faisant intervenir un allié, on fait passer un autre message)
Si le héros meurt, son enseignement doit être gardé et propagé.
La possibilité d’imposer un choix difficile au héros peut permettre de mettre à l’épreuve ses valeurs :
Choisira-t-il en fonction de ses anciennes valeurs imparfaites, ou le choix reflétera-t-il la nouvelle personne qu’il est devenu ?
Ce moment est souvent celui du climax et la résurrection demande souvent un sacrifice de la part du héros.
Fournir une preuve de son passage dans le monde extraordinaire est la fonction majeure de l’étape de résurrection.
Mais les expériences et le savoir doivent être intégrés à la vie quotidienne pour ne pas disparaitre. Les connaissances et changements intérieurs durables constituent le véritable trésor, pas les souvenirs.
Mettre en pratique tout ce qu’ils ont appris de tous les archétypes.
Le savoir-faire des auteurs consiste donc à rendre le changement évident dans l’apparence et les actions du héros. Il ne suffit pas que l’entourage du héros dise qu’il a changé ni que le héros l’affirme lui-même. Le public doit pouvoir le constater dans son habillement, son comportement, son attitude et ses actions.
12) Le retour avec l’élixir :
Pour que son voyage ait un sens, le héros doit retourner dans le monde ordinaire en rapportant l’élixir : trésor ou leçon du monde extraordinaire qui servira à la communauté.
Quand Dorothée rentre au Kansas dans le magicien d’Oz, elle sait qu’elle est aimée et que le plus bel endroit au monde c’est chez elle.
Luke a restauré la paix dans la galaxie, pour le moment.
L’élixir peut prendre la forme d’amour, de liberté, de sagesse, le savoir que chaque épreuve est surmontable.
Parfois ce sera simplement de rentrer chez soi avec des aventures à raconter.
Ce qu’il faut retenir c’est qu’un héros qui n’a rien appris ou ramené de son aventure sera condamné à la revivre.
Plusieurs comédies nous montrent un idiot à la fin de l’histoire qui refuse de tirer des leçons de son aventure et qui recommence les mêmes erreurs qui l’avaient mis en difficulté au début du film.
Il est facile de tout détruire dans le retour et les histoires s’effondrent souvent juste avant la ligne d’arrivée. Le retour est trop brutal ou trop long, sans surprise ou frustrant.
Les intrigues mineures ou secondaires doivent être résolues.
En règle générale : les intrigues mineures doivent avoir au moins trois « pulsations » ou scènes réparties d’un bout à l’autre de l’histoire, une dans chaque acte.
Toutes ces intrigues secondaires doivent être résolues ou au moins identifiées dans le retour. Chaque personnage doit s’en aller avec un élixir ou des connaissances.
Le retour ne doit pas sembler laborieux ou répétitif (système KiSS : Keep It Simple, Stupid).
S’il est trop brutal il pourra faire paraitre l’histoire inachevée.
L’histoire ne sera pas au point tant qu’il n’aura pas bouclé le cercle en retournant aux thèmes originels. Donc ne changez pas de thème en cours de route.
L’histoire est une phrase qui se termine par un :
«. » « ! » « ? » « … »
Une bonne histoire comme un bon voyage, nous apporte un élixir qui nous change et nous rend plus conscients, plus vivants, plus humains aussi.
Conclusion
Bon vous l’aurez remarqué, le voyage du héros reste une structure très classique et un peu trop sur-utilisée ces derniers temps. Surtout depuis que Disney a racheté Marvel et que la structure de Vogler s’est propagée à travers le monde.
Donc je le répète, ne copiez pas dans l’ordre toutes les étapes ! Inspirez-vous de la structure pour voir ce qu’il en ressort. Ce ne sont pas des règles mais une méthode parmi tant d’autres qui ne collera pas à tous les types de scénario. C’est une forme, pas une formule.
Improvisez, supprimez et ajoutez des étapes, faites du voyage du héros votre propre structure.
Alexandre Astier a fait de ce cercle qu’est le voyage du héros, un losange. Il a adapté la formule pour qu’elle convienne mieux à ses histoires.
Sur ce, j’espère que cet article vous aura plu, n’hésitez pas à poser vos questions en commentaire.
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