Sommaire et contenu de l'article :
ToggleComme son nom l’indique, cet article parle évidemment des éléments nécessaires à l’intrigue et à la motivation de vos personnages mais aussi des situations dramatiques aptes à lancer l’intrigue et bien d’autres choses.
Pour ceux qui n’ont pas lu les articles sur le voyage du héros ou les objectifs de Truby, je vous conseille tout de même d’y faire un tour avant.
Sur ce, entrons dans le vif du sujet !
Nota Benne :
Cet article résume et s’inspire de beaucoup d’articles de SCENAR MAG qui possède une banque de données incroyable. J’ai évidemment sélectionné les infos qui me semblaient les plus pertinentes mais rien ne vous empêche d’y faire un tour pour découvrir d’autres sujets.
Avant l’intrigue, définir son accroche :
Avant de vous lancer dans le processus d’écriture bille en tête, il est important de définir le genre et le cœur de votre histoire, sa thématique en quelque sorte. Définissez ce qui est essentiel, dessinez un fil rouge pour ne pas vous éparpiller sur les intrigues secondaires qui ne rejoignent pas la trame principale. Votre imaginaire peut être trompeur. Projeter dans la fulgurance des scènes que vous imaginez et des possibilités que vous pouvez explorer, il est facile de se perdre sur des scènes inutiles et d’oublier celles qui sont vraiment pertinentes.
Pour que le spectateur ne zappe pas, construisez l’accroche de votre histoire.
La soupe aux choux, par exemple, est un film extrêmement mal construit selon moi. Malgré quelques répliques culte et des scènes de prouts à en défriser un mouton, le fil rouge et les intrigues secondaires partent dans tous les sens.
Comme je l’ai dit et répété dans mes anciens articles, un film bien construit est un film qui ne laisse aucune scène, aucun dialogue, aucun élément au hasard. Retirez un élément de ce type de film et la structure s’effondre comme des kapla. Si votre scénario se tient et que chaque bloc a une influence sur le suivant, vous ne devriez pas pouvoir supprimer une scène sous peine de voir la fin tomber en morceaux.
La soupe aux choux ressemble à une série de sketchs. Tout ce qu’il y a entre le début et la fin peut être substitué par des centaines d’autres scènes, voire supprimé, l’issue du film en resterait intacte.
Deuxième chose : ne visez pas l’original à tout prix ! Au risque de trop vous écarter des codes et du coup faire une œuvre OVNI qui peut ne pas trouver son public (ou alors trop restreint pour pouvoir manger à la fin du mois).
Les humains n’ont pas changé depuis 8000 ans et on parle des mêmes sujets : jalousie, amour, colère, vengeance, etc.
Sublimez votre histoire et n’innovez par le traitement. Vous pouvez traiter de thématique universelle, d’objectif auquel tout le monde peut s’identifier, et le subdiviser en sous-thématiques en fonction des personnages.
Le sujet peut être résolument classique mais demeurer très original dans le traitement, avec la vision que vous avez du monde, mais votre accroche (pitch), dans le premier acte, doit interpeller votre audience.
Si vous reprenez l’idée d’amants maudits comme Roméo et Juliette, vous devez avoir une accroche originale qui attire le spectateur, montrer que vous allez le traiter de manière différente. Avec une même base, le traitement peut être différent pour chaque auteur, par le contexte, les personnages l’univers… Ce qui compte c’est d’innover par le traitement, votre vision des choses.
Les gens vont consacrer quelques heures de leur vie à lire votre histoire ou regarder votre film, donc vous devez d’abord les attirer avec quelque chose qui va les intéresser : Intriguez votre lecteur.
Plongez au fond de vous pour analyser en quoi votre Roméo et votre Juliette sont différents de ceux qu’on a pu voir, qu’est-ce que vous voulez dire ? En quoi votre vision est unique et universelle en même temps ? …
Un homme ayant le pouvoir de la téléportation est pourchassé par des hommes de foi qui pensent que ce don devrait être réservé à Dieu et à Lui seul.
L’accroche de Jumper est simple :
Le protagoniste à les pouvoirs d’un super héros mais il est loin d’en être un. Sa téléportation servira d’abord pour cambrioler une banque, puis échapper à ses opposants et non pas pour sauver le monde. L’intrigue se base sur sa survie, c’est ce qui le rend différent des films Marvel classiques.
Quand vous savez sur quoi portera votre histoire, définissez l’accroche pour vous guider sur la suite du récit.
Comprendre l’intrigue :
L’histoire c’est la suite des évènements.
L’intrigue c’est une suite d’actions et de réactions !
Afin d’expliciter cette différence, Ronald B. Tobias prend la légende « The Whale Husband » comme exemple :
Tobias compare « The Whale Husband » à l’histoire de « The Chocking Doberman » pour révéler plusieurs problèmes de structure.
Tous les événements de cette dernière sont liés pour former un tout. Le spectateur obtient toutes les réponses qu’il souhaite :
Qui, Quoi et Pourquoi ?
« The Whale Husband » répond aux questions qui et quoi mais pas Pourquoi.
On a l’impression que le poisson mystérieux capturé dans le premier acte va avoir un impact dans le deuxième donc on se dit que c’est à cause de ça que la baleine est venue récupérer la jeune femme. Mais l’histoire ne donne pas vraiment d’indices. On ne sait pas si la baleine le fait par solitude, par ennui ou par vengeance.
On a besoin de savoir qui, quoi et pourquoi !
Pourquoi la baleine kidnappe cette femme ?
Pourquoi Shark risque sa vie pour sauver cette femme ? Encore une fois l’histoire ne nous donne aucun indice…
Dans son livre Aspects of the novel, le romancier E.M. Forster essaye d’expliquer la différence entre intrigue et histoire :
Prenons la situation suivante :
Un roi et une reine meurent à c’est une histoire.
Reliez les deux évènements par une relation de cause à effet et vous avez une intrigue.
Ce n’est pas : Le roi meurt ET la reine meurt.
Mais plutôt : le Roi meurt DONC la reine meurt de chagrin (par exemple). Mais elle peut mourir aussi parce qu’elle hérite d’un pouvoir qui met en colère les mauvaises personnes de la cour etc.
Cette idée rejoint la structure adoptée par les scénaristes de South Park, reliant tous les événements par un enchaînement de cause – conséquence, chaque scène étant liée par un MAIS ou un DONC. Tous les éléments doivent être connectés parce que chacun influe sur l’autre. On n’écrit pas ET il fait ça ET elle fait ça ET etc.
Par la même occasion vous pouvez conserver certains mystères (paravent) –comment est morte la reine ? empoisonnée ? assassinée ? suicide ? Lier les événements entre eux et répondre à certaines questions ensuite pour qu’une intrigue se détache de l’histoire.
L’intrigue vient de l’enchainement de cause à effet, toutes nos actions découlent d’une infinité d’actions et de conséquences qui nous ont précédé….
L’intrigue permet au lecteur d’associer ce qui s’est passé pour deviner ce qui va se passer. Vous pouvez ainsi créer des attentes que vous pouvez briser pour surprendre. Alors, vous gardez le lecteur investi dans l’histoire qui cherchera à connecter les éléments entre eux.
Chaque phrase, chaque personnage, chaque scène doit être reliés entre eux par un fil rouge.
E.M Forster définit l’intrigue comme ce qui lie les événements d’une histoire avec une relation de cause à effet.
« Une histoire organise les événements dans un ordre chronologique. L’intrigue organise les événements selon un rapport de causalité indépendamment de la chronologie des événements. »
L’intrigue agit sur l’action et ne décrit pas le voyage intérieur des personnages.
S’inspirer des formules qui marchent pour lancer l’intrigue :
Vous pouvez réutiliser des intrigues connues tout en les saupoudrant de votre traitement et votre vision pour rendre l’histoire originale.
La mythologie grecque, perse, chinoise, celtique, nordique et les contes de tous les pays regorgent d’intrigues que de nombreux auteurs ou scénaristes ont réutilisé à leur manière sans pour autant être accusé de plagiat. Un peu comme le film O’Brother qui reprend l’Odyssée d’Homère.
Prenons comme exemple le mythe de Sisyphe.
Ce dernier tente d’échapper au Tartare par la ruse mais son échec se solde par une punition terrible – monter un énorme rocher en haut d’une colline qui redescendra vite sur l’autre versant et recommencer pour l’éternité.
Cette base peut appeler d’autres histoires. Demandez-vous « Et si ? ».
Et si Sisyphe était un travailleur clandestin exploité par un tyran ?
Et si Sisyphe avait réussi à s’échapper ?
Et si Sisyphe appréciait sa torture ?
Déplacer l’histoire dans un autre contexte, avec une autre civilisation, trouver une issue différente et voyez ce qui se passe.
Un autre mythe bien connu est celui d’Orphée.
Poète et musicien, ce dernier charmait de sa lyre tous ceux qui l’écoutaient en jouer. Malheureusement, un beau jour, après avoir été mordue au pied par un serpent, son épouse Eurydice meurt. Après être descendu aux enfers pour chercher sa bien-aimée, on lui promet qu’il pourra la ramener sur terre s’il ne se retourne pas et n’adresse pas la parole à sa femme avant de retourner dans le monde des vivants. Evidemment, celui-ci échoue juste à l’arrivée.
Et si le protagoniste de votre histoire était l’antagoniste de celle-ci ?
Et si Orphée n’était pas allé la chercher, Eurydice aurait-elle tenté de s’échapper ?
Et si les enfers était une prison, et Orphée un jeune homme fou amoureux d’une criminelle ?
Pensez à la structure des mythes connus :
– Prométhée le voleur de feu,
– Le fil d’Arianne,
– Le Mythe d’Icare,
– La boite de Pandore
– Médée, Jason et la Toison d’or…
Rien ne vous empêche de parler de la ségrégation avec des aliens et des robots et de reprendre une structure similaire à Mississipi Burning.
Reprenez la structure de mythes classiques tout en l’adoptant à votre sauce.
Puisqu’au final, les motivations humaines n’ont pas changé depuis des milliers d’années.
Les situations dramatiques aptes à lancer l’intrigue :
Il y a 60 ans environ, Georges Polti, a écrit 36 situations dramatiques qui devait selon lui couvrir toutes les histoires possibles (basées sur un catalogue de 1200 œuvres) et les émotions de la vie.
Dans la même Veine, Ronald B Tobias crée une liste de 20 types d’intrigues résumées dans cet article de « sens critique ». On a donc :
- La quête
- L’aventure
- La poursuite
- Le sauvetage
- L’évasion
- La vengeance
- L’énigme
- La rivalité
- L’outsider
- La tentation
- La métamorphose
- La transformation
- La maturité
- La romance
- L’amour interdit
- Le sacrifice
- La découverte
- Les extrêmes, le dépassement de la ligne rouge
- L’ascension
- Et la descente aux enfers
Si vous voulez aller plus loin, cet article-là reprend ces 20 intrigues et en développe un peu le contenu.
La motivation des personnages :
Chacune de mes histoires comprend au moins 5 éléments :
– Un objectif
– Un enjeu (par exemple dans Madame Doubtfire avec Robin Williams, le protagoniste a 3 mois pour se reprendre en main s’il ne veut pas perdre ses enfants)
– Un Antagoniste
– Une Evolution (Arc transformationnel)
– Et un Paravent
Mais un 6ème élément vient s’ajouter à cette liste :
Une motivation !
Car sans elle, l’objectif, l’intrigue et les enjeux semblent fades.
Une simple théorie du complot sans motivation du protagoniste par exemple ne suffirait pas à accrocher le spectateur.
Il existe entre autres 13 motivations puissantes poussant vos personnages à agir et lancer l’intrigue.
– Ambition
– Vengeance
– Calamité ou Fléau
– Amour et Haine
– Poursuite (un but ou une mission à accomplir)
– Chagrin et Perte (la douleur est un puissant aiguillon à agir)
– Rébellion
– Trahison
– Persécution
– Abnégation, Renoncement, Sacrifice
– Survie, Délivrance (Le vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway)
– Rivalité
– Quête (dans l’esprit de découvrir)
N’hésitez pas à rajouter des éléments dramatiques en plus afin d’étoffer la base, de donner plus de substance et d’explorer la thématique à fond.
On pourrait par exemple compléter la question de la survie avec des notions d’honneur ou déshonneur. Etc.
Afin d’agrémenter l’histoire et de compléter ces motivations par différents éléments dramatiques, voici une liste des situations ou autres qui permettra de relever l’intrigue.
- Duperie, tricherie et mensonge :
Tout le monde connait la fameuse tromperie du Cheval de Troie, mais moins nombreux sont ceux qui connaissent la tromperie de prométhée :
Avec cet élément dramatique-là, on peut provoquer la surprise (bomb under the table), ou la tension, et tenir le spectateur en alerte avec cette question : est-ce que la supercherie réussira ?
- L’imposture :
A la base de l’imposture se trouve des personnages comme Zeus, Héra, Apollon, Athéna ou Aphrodite. Ceux-ci ayant tous pris l’apparence de mortel pour accomplir une tâche avant de revenir dans le monde des dieux.
Qu’on choisisse le point de vue de l’imposteur ou de celui qui subit l’imposture, ce type de situation dramatique stimule l’intérêt et pose les questions suivantes :
Comment l’imposteur va continuer sans se faire remarquer ? Qui relèvera la supercherie ? Que se passera-t-il ensuite ?
Le spectateur lui-même peut suspecter d’autres personnages ambivalents, ne sachant pas s’ils sont « gentils » ou « méchants » … On attend qu’un personnage se trahisse sans savoir si ce sera effectivement le cas.
- L’autorité :
L’autorité crée directement du conflit et met en place un oppressé et un oppresseur.
Le roi représente un peu l’autorité suprême, mais vous pouvez aussi bien l’illustrer par un parent, une autorité religieuse ou politique, l’armée ou l’école par exemple.
Face à l’autorité, vos personnages ont deux choix possibles : se soumettre ou se rebeller.
L’avantage de cet élément dramatique-là est qu’il facilement identifiable. Vous n’avez pas besoin de scène alambiquée pour faire comprendre qui possède l’autorité et le pouvoir dans une situation donnée.
- Condition matérielle :
Le manque de ressources pousse à la rébellion ou à la survie.
Destruction, pauvreté, famine … toutes ces situations sont autant de moteurs pour le héros à se lancer dans sa quête.
Vous pouvez par exemple illustrer dans cette thématique la descente aux enfers d’un riche qui devient pauvre et inversement.
- La Rédemption :
L’envie de se racheter constitue également une bonne motivation. Tout le monde peut s’identifier à la douleur provoquée par une mauvaise conscience, des remords, des regrets ou de la culpabilité…
Sachez aussi que nombre d’histoires parlent d’un héros qui doit racheter les fautes de son père par exemple (comme dans the Arrow).
- Conspiration :
La conspiration, par nature illégale, consiste à instaurer un nouvel ordre politique en agissant dans l’ombre.
- Sauvetage :
Une personne est en danger de mort ; est-ce que votre personnage principal réussira à le/la sauver ?
C’est finalement la base de nombreux contes : Une princesse prisonnière dans sa tour… Mais ce type de situation dramatique s’adapte également aux fléaux, catastrophes naturelles, fin du monde, invasion d’aliens et j’en passe (l’âge de glace, le jour d’après, I Am Legend …)
A savoir que le sauvetage doit comprendre une partie recherche. Votre protagoniste ne peut pas tomber « comme ça » sur la personne en détresse.
- Les amours interdits :
Que ce soient les viols de Zeus se métamorphosant pour tromper les humains, l’amour interdit de Roméo et Juliette, la relation incestueuse d’Œdipe et Jocaste, Poséidon qui inspire à Pasiphaé un amour brûlant pour un taureau blanc (donnant naissance au minotaure) …
Une relation amoureuse s’éloignant un peu de la norme en fait un amour interdit aux yeux de la « société » (qu’il soit pur ou vil).
Tout dépend ensuite des valeurs culturelles de l’auteur, mais l’homosexualité fait aussi partie de ce genre d’histoire dans un contexte où certains ne l’acceptent pas (malheureusement…)
- Le suicide
Cette idée (tout comme le viol) n’est pas à traiter à la légère.
Le suicide peut se présenter sous différentes formes :
– comme un acte désespéré pour échapper à la souffrance humaine, un acte politique ou autre mais il doit être préparé par plusieurs scènes au préalable. Il ne peut survenir subitement, à moins que le film consiste à en comprendre les raisons.
- L’action criminelle :
Que ce soit un sauveur, un détective un super-héros ou un mafieux, un gangster ou un criminel
ce genre de pan dramatique comprend tout un tas de rebondissements possibles.
Que ce soit par vengeance, ambition ou survie, les motivations peuvent être simples à trouver mais les actes changent et façonnent votre protagoniste. Sa personnalité s’en trouve changée ainsi que l’intrigue et l’orientation de l’histoire.
Nota Benne :
Dans le film « Il était une fois dans l’Ouest » avec Henry Fonda, ou dans les « Animaux fantastiques », un enfant peut être utilisé pour montrer la monstruosité de quelqu’un (qui le tue de sang-froid), ou pour perturber le spectateur si c’est l’enfant qui va tuer. L’une des premières choses qui provoque l’empathie du spectateur est un enfant qui souffre !
Lorsque le personnage réussit ce qu’il entreprend, un maximum d’auteurs lui donnent tout de même un châtiment « à la hauteur » de ses crimes : Scarface, ennemi public etc.
- La recherche :
La recherche implique souvent de devoir sauver quelqu’un ou quelque chose.
La quête peut consister à trouver un objet pour sauver une personne, un village ou le monde. (Ou même la création d’une Intelligence artificielle pour atteindre la singularité informatique, le moment où les machines se reproduiront d’elles-mêmes, autrement dit la dernière invention dont l’humain pourrait avoir besoin)
Ce thème peut être traité aussi sous une forme plus métaphorique, comme la recherche de la foi, d’un sentiment spirituel ou religieux en vue d’expier ses fautes ou prendre conscience de quelque chose.
Ou alors tout simplement, quelqu’un/quelque chose est porté(e) disparu(e) /perdu(e) et le protagoniste doit la/le retrouver.
Si la peine de la perte n’est pas assez soulignée, vous risquez d’enlever une part d’empathie que le spectateur pourrait avoir pour votre personnage. Légitimez la recherche de votre protagoniste, sa quête, en montrant la douleur qu’il ressent.
Même l’honneur peut être quelque chose que le protagoniste veut retrouver afin de s’aimer à nouveau, d’avoir enfin une bonne estime de lui et des autres.
C’est tout pour cet article, n’hésitez pas à le partager à ceux que ça pourrait intéresser et à la prochaine pour plus de contenu !
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